12/18 ans : à l'école

un soutien à l'adoption

Nous allons supposer ici des difficultés scolaires liées à des difficultés de comportement qui troublent la vie familiale, sinon il est probable que vous ne seriez pas arrivés sur ce site.
Il va de soi que beaucoup d'adolescents ont des hauts et des bas sur le plan scolaire, sans aucun rapport avec l'adoption, et dont nous ne parlons pas ici.
Un jeune qui vit son premier amour, un jeune qui a envie de sortir souvent avec la bande de ses copains, ou qui traverse une période de rébellion contre les exigences familiales, connaît une baisse de résultats scolaires. A traiter comme pour tous les autres adolescents...
Attention à ne pas tout mettre sur le dos de l'adoption !

Vous gérez ses problèmes de scolarité et d'orientation :

N'ayez pas peur des voies de traverse :

Votre jeune est vraiment en difficulté cognitive ou psychique :

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En cas de grosse difficulté, ne dramatisez rien

- Ne mettez pas la pression sur l'ado pour qu'il réussisse à tout prix. Evitez en particulier tout chantage affectif, toute confusion entre le scolaire et l'affectif.

- Ne dramatisez pas ses échecs : il a déjà tendance à se dévaloriser.

- Ne lui dites pas non plus que c'est bien quand c'est mal : demandez-lui comment il se juge, comment il voit la situation, ce qu'il imagine comme suite à ses études ... Partez de lui, non de vos rêves pour lui. Traitez son problème scolaire avec une certaine neutralité, comme un problème objectif auquel vous êtes deux à chercher une solution. Situez vous mentalement à son côté, non en face ...

- Admettez que les enfants ayant des troubles de l'attachement ont besoin de plus de temps que les autres, et que leurs priorités ne sont pas forcément les mêmes que les nôtres. Leur développement psycho-affectif, psycho-moteur parfois, cognitif souvent, a pris du retard. Ils ont du mal à s'impliquer dans la scolarité.

- La tendance actuelle est à éviter les redoublements, avec de bonnes raisons pour la plupart des enfants. Il arrive que pour les nôtres un redoublement soit une bonne solution, surtout s'il est bien accepté par le jeune. Un jeune a droit en France a deux ans de retard scolaire.

- Certains d'entre eux cessent de travailler quelques mois avant le bac : signe presque infaillible que l'approche de l'autonomie adulte leur fait peur. Etre collé au bac, c'est rester à l'abri chez vous un an de plus ... Devenir étudiant, c'est un grand changement de vie, ça fait rêver, mais ça fait peur aussi ...

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En cas de grosse difficulté, parlez avec les enseignants

- Ils ignorent tous ce que sont les troubles de l'attachement et la répercussion sur les apprentissages : demandez une rencontre et expliquez la situation.

- Nos enfants ont souvent d'excellentes capacités mais s'évertuent à mettre en échec tout ce qu'ils tentent (ils ont peur d'être comparés aux autres, ont une mauvaise image d'eux-mêmes, sont préoccupés par leur quête d'identité affective etc). Ils ont besoin de temps et de patience, pas d'un enseignement au rabais.

- Demandez aux enseignants, autant que possible, de tenir le même discours que vous, d'avoir la même attitude face au jeune.

- Pour autant, acceptez que le rôle de l'école et ses exigences soient différents des vôtres, ne la critiquez pas devant l'ado, ne défendez pas votre ado insupportable becs et ongles .. ; vous seriez pris en grippe, et lui aussi, par l'équipe enseignante ... Acceptez qu'il ait à payer pour ses bêtises ou ses infractions au règlement.

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N'ayez pas peur des voies de traverse

- On peut faire une scolarité en ligne droite : collège - lycée - classe prépa - école d'ingénieur, ou collège - lycée - fac de médecine etc, on peut aussi prendre des chemins un peu plus longs mais plus riches, passer une année à l'étranger pour mûrir et parler couramment une langue étrangère, s'arrêter et recommencer, changer d'orientation ...

- L'apprentissage est une voie trop méprisée, alors qu'elle ouvre des possibilités neuves et réussit souvent bien à nos jeunes, parce qu'ils vivent dans l'ici et maintenant : l'apprentissage leur permet de voir concrètement à quoi sert ce qu'ils apprennent, contrairement à ce qui se passe avec l'école ... et d'être rapidement autonomes sur le plan financier.

- Un boulanger à son compte dans une boulangerie qui marche gagne sa vie mieux qu'un prof, parfois aussi bien qu'un ingénieur de grande école ... Le directeur de la célèbre troupe de théâtre de rue " Royal de Luxe ", qui gère d'énormes subventions et se réalise pleinement avec sa troupe, est entré dans sa vie professionnelle avec un " simple CAP " de mécanicien. Ne dressez pas devant votre ado un tableau apocalyptique de sa vie future avec un " simple CAP " ...

- Mais on peut aussi décider de continuer après un CAP : un BEP, un brevet professionnel, un changement complet d'orientation, un examen d'entrée en fac, des cours du soir, trois ou quatre CAP dans la foulée pour faire un métier diversifié ... Et il existe encore quelques métiers où l'on fait fi des diplômes, où mieux vaut être débrouillard ...

- Une solution adoptée par beaucoup de familles adoptives françaises confrontées au même problème est celle de l'apprentissage en Maison Familiale Rurale, plutôt qu'en centre d'apprentissage. Avantages : un cycle de préapprentissage qui permet de se tester dans plusieurs métiers. Un internat obligatoire pendant les semaines de formation théorique. Des moniteurs-éducateurs qui croient en leur métier, qui assurent à la fois l'encadrement des stages, une partie de la formation générale, et une présence éducative en soirée. Un mouvement national structuré qui a fait ses preuves. La formation en Maison familiale et Rurale peut en outre permettre d'éloigner le jeune d'une bande de quartier jugée par vous indésirable ...

- Lorsque nos jeunes seront " bien dans leurs baskets ", ils trouveront leur voie. Côté capacité de survie, ils ne craignent personne. Quand ils ont vraiment décidé quelque chose, ils réussissent. Ne paniquez pas, ils savent en général retomber sur leurs pattes.

- Leur adolescence difficile peut aussi être un atout pour eux, plus tard, dans certains métiers, dans le métier d'éducateur ou le travail social ... " Galérer ", ça a aussi des côtés formateurs,, ça peut donner le goût de l'aventure, développer la créativité ...

Témoignage

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Votre jeune est vraiment en difficulté cognitive ou psychique :

- Si le jeune sort d'une CLIS ou s'il a terminé très difficilement l'enseignement primaire et qu'un déficit intellectuel ait été constaté, il peut être admis en SEGPA. Les classes de SEGPA font partie d'un collège, elles sont tenues par des maîtres spécialisés. Il est certain qu'à terme les espérances de réussite professionnelle y sont beaucoup plus limitées. Mais le jeune peut devenir autonome.

- L'IME correspond à un niveau de handicap intellectuel plus important, et les acquisitions cognitives y sont beaucoup moins nombreuses. L'affectation en IME peut être justifiée, mais vérifiez-le soigneusement : on ne doit pas envoyer en IME un jeune qui a des capacités intellectuelles mais qui n'en fait rien pour des raisons de maladie psychique, ceux-là relèvent de l'ITEP. Mais si votre enfant a vraiment sa place en IME, il peut y trouver un équilibre et une sérénité qu'il n'avait pas auparavant.

- Si votre ado est en grande souffrance psychique, l'ITEP peut être d'un grand secours, avec parfois un très bon pronostic d'évolution . L'ITEP n'est pas un cul-de-sac mais une véritable structure de soins où la prise en charge est très individualisée. Il convient a des jeunes présentant une maladie mentale ou/et des troubles du comportement.
Dans les meilleurs cas, un jeune admis en ITEP peut jouir d’un QI élevé et réussir ses études s’il est aidé sur le plan psychique de manière efficace.

Témoignage

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