12/18 ans : à l'extérieur

un soutien à l'adoption

Vous cherchez de l'aide hors de la famille :

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Une structure de loisirs, un mouvement de jeunesse

Si votre jeune a seulement 12 ou 13 ans(pré-ado), il est sans doute encore temps de l’inscrire dans une structure de loisirs ou un mouvement de jeunesse, comme nous l’avons indiqué pour les 6-12 ans (Inscrivez-le dans un mouvement de jeunesse...)

Pour lui/pour elle, s’il/elle aime se retrouver dans un groupe de pairs, et pour vous, pour vous permettre de respirer en son absence, sans inquiétude sur ce qu’il fait loin de vous.
La valeur éducative de certaines activités ou mouvements de jeunesse n’est pas négligeable.

Si vous attendez trop, ce ne sera sans doute plus possible. Votre jeune aura choisi seul son groupe de pairs, sa "bande", et n’est pas forcément celle que vous auriez souhaitée !

Témoignage

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Un internat, un éloignement provisoire

Beaucoup de parents adoptifs répugnent à adopter cette solution, hantés par la crainte de faire revivre à leur adolescent une expérience d'abandon. Il n'est pas exclu de fait que le jeune recherche, pas très consciemment, à retraverser les étapes de sa petite enfance. Mais il vous connaît assez pour ne pas s'y tromper : il sait si vous êtes pour lui un allié " à la vie à la mort " ... Et, au moment où il dénigre systématiquement le vie familiale, l'en éloigner pour quelque temps contribue très souvent à faire tomber l'agressivité et parfois lui en fait redécouvrir les joies.
S'il ne supporte pas du tout l'éloignement et cependant reste aussi agressif à son retour, le recours à un psy semble s'imposer, car son niveau d'angoisse est trop élevé.

- Vous pouvez avoir recours à un classique internat de collège ou lycée. Il en existe de moins en moins dans l'enseignement public, mais il en reste cependant (notamment pour raisons médicales dans des régions côtières -lycée de La Baule - ou dans des régions de montagne - lycée de Briançon . Il en existe, et en plus grand nombre, dans l'enseignement privé, certains s'étant fait une spécialité d'accueillir des adolescents en période conflictuelle.

- Vous pouvez l'éloigner pour un an avec un projet un peu " marginal ": par exemple un séjour linguistique d'un an à l'étranger avec scolarisation à un niveau légèrement inférieur au sien pour lui permettre d'acquérir une langue étrangère et de reprendre sa scolarité sur de nouvelles bases.

- Vous pouvez l'externer chez un parrain ou une marraine si cela ne nuit pas à sa scolarité.

- Si les difficultés sont à la fois relationnelles en famille et scolaires, vous pouvez chercher une orientation dans un établissement de formation professionnelle en alternance, comme (en France) les Maisons Familiales Rurales, ce qui impose en général qu'une partie de l'emploi du temps se passe en internat. (Voir aussi nos rubriques sur la scolarisation)

- Vous pouvez aussi chercher à le faire admettre dans un " lieu de vie ", qui accueille au domicile d'éducateurs, le plus souvent à la campagne, un petit nombre de jeunes d'âges comparables (presque toujours moins de 10 jeunes). Vous trouverez la liste des lieux de vie de votre département (ou d'un plus éloigné) sur Internet, en tapant " lieux de vie " dans un moteur de recherche

Témoignage d'une jeune adulte adoptée

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Une aide thérapeutique

Il est malheureusement beaucoup moins facile d'obtenir d'un adolescent que d'un enfant de dix ans qu'il voie régulièrement un thérapeute (qu'il s'agisse de thérapie corporelle ou de psychothérapie).
Les jeunes profondément en souffrance sont parfois demandeurs eux-mêmes, ou susceptibles de l'accepter. Mais très souvent les adolescents sont totalement opposés à l'idée d'une thérapie : ils revendiquent haut et fort leur liberté, leur droit à l'autonomie, et estiment leur comportement rebelle parfaitement justifié. Ils estiment n'avoir pas de problème et affirment que ce sont les parents qui devraient changer.
Mais si le jeune a déjà fréquenté le cabinet d'un thérapeute dans la tranche d'âge inférieure et s'il en a gardé un bon souvenir, il est possible de le convaincre d'y retourner ...

- Il existe des centres de consultation pour adolescents, dépendants des secteurs d'hospitalisation psychiatrique, où vous pouvez obtenir un rendez-vous et une consultation gratuits. Dans certains centres, un suivi très sérieux est assuré, avec un soutien éventuel pour les familles. C'est une des premières possibilités si votre ado veut bien vous y accompagner (ne dites pas : " tu as besoin de .. " mais "nous avons besoin de ... et nous y allons ensemble ..." ; non seulement c'est plus habile, mais c'est juste... vous avez peut-être vous mêmes du mal à vous adapter à votre ado.)

- La kinésiologie à ce niveau a toujours ses adeptes...

- Mais l'EMDR semble donner des résultats plus probants et surtout plus stables, voire définitifs. Elle est pratiquée par certains psychiatres et donnerait de bons résultats lorsque le jeune subit les séquelles d'une passé douloureux mal digéré.
L'avantage par rapport aux psychothérapies classiques tient à deux facteurs : le jeune n'est pas obligé de faire d'entrée de jeu des confidences, de parler de lui, au thérapeute ; et le nombre de séances utiles est beaucoup plus limité (en l'absence de toute efficacité au bout de 4 ou 5 séances, on peut légitimement arrêter, au dire des praticiens eux-mêmes)
Témoignage : EMDR

- Certains parents fréquentent, avec ou sans leur ado, des formations en "constellations familiales". Comme le nom le suggère, il s'agit de travailler sur le réseau relationnel familial, qui est précisément un point crucial pour nos enfants tiraillés entre l'imaginaire de leur famille biologique et la réalité de leur famille adoptive.
Témoignage : constellations familiales

- Les thérapies classiques, et notamment l'analyse systémique et la thérapie familiale (mais aussi la gestalt thérapie, la psychanalyse) gardent évidemment leurs adeptes. Si le jeune peut parler, les passages à l'acte sont en général moins fréquents. Et il peut parfois être remarquablement aidé par un thérapeute bien au fait des problèmes de troubles de l'attachement. .. Le plus difficile est de trouver le moyen qui permettra à l'enfant d'entrer de manière consentie dans la thérapie et de trouver un thérapeute qui ait une bonne connaissance des problèmes d'attachement.
Témoignage : quelle thérapie ?

- La consultation d'un ethnopsychiatre peut être d'une grande aide si la souffrance psychique de l'adolescent est liée à des croyances, peurs, rites, vécus précoces, caractéristiques de sa propre culture (surtout dans le cas d'enfants arrivés déjà grands en France)

- Le suivi médical et la mise sous traitement par un psychiatre est parfois nécessaire et salutaire. C'est même quelquefois un préalable au dialogue avec un thérapeute classique : il faut d'abord que le jeune se calme pour pouvoir parler ...

- Lorsque le jeune se met en danger ou met son environnement en danger,vous pouvez être amené à demander une hospitalisation en hôpital psychiatrique. Les services d'urgence accueillent en général pour huit jours. Cela soulage la famille dans l'immédiat, mais en général dès la sortie on se retrouve avec le problème sur les bras ...

- Toutes ces suggestions peuvent paraître faciles à donner (sont faciles à donner !) ... mais la réalité de terrain est extrêmement ingrate, parce que la réalité des troubles de nos enfants n'est pas bien reconnue socialement, et que les thérapies des troubles de l'attachement sont encore peu connues en Europe. Dites-vous que vous allez aussi devoir vous battre contre l'inertie des institutions sociales, administratives et juridiques... N'hésitez pas à entrer en contact avec d'autres parents, pour échanger vos meilleurs "tuyaux", car ils ne sont pas si nombreux !

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Une aide éducative (version franco-française !)

- Une mesure qui ne fait pas l'unanimité : l'AEMO, Aide Educative en Milieu Ouvert.

- "En Milieu Ouvert" signifie que le jeune n'est ni placé en foyer, ni en famille d'accueil, ni a fortiori mis en prison ... il est donc en milieu ouvert .

- "Aide Educative", parce que les parents sont impuissants à exercer une influence éducative satisfaisante sur leurs enfants. Un éducateur est donc nommé, qui doit veiller sur le jeune, entamer le dialogue avec lui, essayer de le maintenir dans le respect de la loi.

Il existe deux procédures différentes qui débouchent sur une AEMO :

- L'une consiste à faire appel à l'ASE (Aide Sociale à L'Enfance) qui peut décider de la mise en place d'une aide éducative à domicile (AED).
Cette appellation remplace l’ancienne dénomination d’AEMO administrative, afin d’éviter la confusion entre les deux types de mesure.
En ce cas c'est en général la famille qui sollicite l'ASE parce qu'elle perçoit que son ado est en danger.
Les parents gardent l'autorité parentale et sont assistés (aidés) par un éducateur.

- L'autre mesure, la véritable AEMO, passe nécessairement par le juge pour enfant.
Parfois c'est la famille qui s'adresse directement au juge, en court-circuitant l'étape de l'ASE.
Parfois aussi le juge a été saisi par quelqu'un d'autre que le parent : l'enfant lui-même, un tiers qui fait un signalement ou qui porte plainte…
Par exemple un enseignant, un principal de collège, qui s'aperçoit qu'un jeune se drogue, "deale", traîne avec des individus adultes peu recommandables etc.
En général il convoque d'abord les parents pour les entendre, et ne fait un signalement que si la famille lui semble totalement dépassée (ou de mauvaise volonté)... Mais il peut faire aussitôt un signalement.
De toute manière, que vous soyez à l'initiative ou non, le résultat est le même : une fois le juge pour enfant saisi du cas de votre enfant, il peut prononcer une AEMO judiciaire, qui ne sera levée que sur sa décision et non à votre demande, ou même un placement, s'il le juge indispensable, même si ce n'est pas ce que vous souhaitez.

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Un séjour de rupture

- Vu le risque que prennent les parents en sollicitant l'intervention de la justice, certains choisissent dans un premier temps de chercher pour le jeune ce qu'on appelle un "séjour de rupture".

- Un séjour de rupture présente les caractéristiques suivantes :

  1. il constitue dans la vie du jeune une parenthèse de durée limitée, le plus souvent fixée précisément dès le début.
  2. il éloigne le jeune de sa famille et de tous ses proches pendant toute la durée du séjour.
  3. il met le jeune dans une situation, un contexte de vie, inhabituels pour lui, et l'oblige donc à "rompre" avec ses schémas de comportement habituels, qui sont incompatibles avec l'activité du séjour.
  4. il valorise le jeune qui l'a vécu, il constitue une sorte de rite initiatique.

- Le séjour de rupture le plus traditionnel a longtemps été le passage par le service militaire ! De nombreux adultes - par forcément militaristes - pourraient aujourd'hui témoigner du bénéfice qu'ils en ont tiré, à un moment de leur vie où ils prenaient des habitudes de vie inquiétantes et néfastes.

- Les séjours de rupture aujourd'hui sont souvent de type "aventure" en petits groupes bien encadrés, dans des conditions physiques difficiles voire extrêmes : traîneau en Laponie, randonnée en montagne, traversée de deux ou trois mois sur un bateau... dans tous les cas le jeune ne peut s'intégrer dans le groupe qu'à condition de fournir sa part de travail et d'accepter les efforts physiques qu'impose le caractère itinérant de l'aventure.

- Un travail de jeune au pair à l'étranger peut également constituer un très bon séjour de rupture.

- Un séjour au "club med" tous frais payés avec des amis de la famille ou avec des copains ne constitue pas un séjour de rupture !

- L'ado ne doit pas être trop jeune (11-12 ans est sans doute prématuré, 15-16 ans bien préférable). Il faut que le jeune soit plus fier de l'épreuve traversée qu'angoissé par sa difficulté, il ne doit pas s'y sentir en danger, ou très ponctuellement. Il doit sentir qu'il se dépasse, qu'il est capable de choses qu'il ne soupçonnait pas.

- Plusieurs parents adoptifs l'ont essayé, souvent avec de bons résultats immédiats (relations meilleures, comportement plus actif, plus grande ouverture) mais ces résultats ne sont pas toujours durables...

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Une intervention de justice :
les mesures de placement

- Nous arrivons là à des situations extrêmes et notre premier conseil est de vous mettre en relation avec l'association Le fil d'Ariane qui peut vous aider à y voir clair ainsi qu'à protéger votre famille et vos droits face à votre enfant. Les paragraphes ci-dessous résument très brièvement l'information que Le Fil d'Ariane tient à vous faire entendre :

- Lorsqu'un éloignement de la famille est devenu nécessaire, mieux vaut privilégier dans la mesure du possible, l'internat.

- En cas de recours aux Services Sociaux, la mesure la moins contraignante est l'Action Educative en Milieu Ouvert (AEMO). Le jeune est maintenu au domicile de ses parents avec l'aide d'un éducateur qui lui rend visite régulièrement. (Cf fiche "Une aide éducative")

- Si cette mesure s'avère insuffisante, le Placement Administratif demandé à l'ASE par les parents, demeure la solution à préférer car l'autorité parentale reste pleine et entière.

- Cependant, en cas de signalement ou de délinquance, le Juge des Enfants peut prononcer un Placement Judiciaire. L'autorité parentale est alors restreinte. Cette mesure ne peut être prise que par le Juge des Enfants.

A consulter : le site du fil d'Ariane

Pour contacter le fil d'Ariane 53 (spécial adoption)
Tél/fax : 02 43 00 69 81
Courriel : le.fil.dariane53@wanadoo.fr

Pour contacter le fil d'Ariane 93 (niveau national, tous types de parents)
Tél/fax : 01 48 69 87 29
Courriel : lefildariane93@wanadoo.fr

Témoignages

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Prenez soin de vous...

Ce que vous vivez n’'est pas facile, ne vous surestimez pas, sachez vous faire aider. Savoir chercher de l'aide pour mieux aider et mieux aimer votre enfant est un signe de maturité, et non de faiblesse.

- Soutien au sein de votre couple, bien entendu, si vous avez adopté à deux

- Soutien amical d'un autre couple adoptif, d'un ami intime, d'un parent

- Soutien d'un groupe de parents s'il en existe dans votre région : rendez-vous à la page "liens" pour y trouver différents contacts.

- Soutien d'un psy dans un centre de consultation sur la parentalité : renseignez-vous auprès de la mairie de votre commune, il commence à en exister dans plusieurs grandes villes

- Soutien au sein de groupes de formation (formation à la communication non violente par exemple, ou autre stage de développement personnel qui peut vous rendre plus solide)
Communication Non Violente : témoignage 1, témoignage 2

- Soutien par un thérapeute que vous consultez individuellement : coûteux mais parfois indispensable et précieux.

témoignage : prenez soin de vous...

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