6/12 ans : à l'école

un soutien à l'adoption

Vous cherchez à le faire aider à l'école ou pour l'école :

ATTENTION : En raison des réformes en cours, cette rubrique est à lire avec prudence. Certains conseils resteront valables, mais les pistes institutionnelles devront pochainement être mises à jour pour tenir compte des réformes.
Nous y travaillons. (Note du 25-11-2008)

La plupart de nos enfants réussissent à l’école, ni mieux ni plus mal que tous les autres enfants. Y compris parmi les enfants qui nous posent des problèmes de comportement. Mais si vous consultez ce site et cette rubrique, c’est sans doute que vous en avez besoin. Nous ne voulons pas pour autant donner à entendre que les problèmes scolaires sont massifs parmi les enfants adoptés ... Si votre enfant est arrivé avant cinq ans qu’il a fait un an de maternelle sans problème, vous pouvez vous attendre à un primaire sans problème !

Nous allons distinguer trois cas :

Il est essentiel de bien distinguer les cas 2 et 3, et ce n’est pas forcément très facile pour l’enseignant de la classe, qui fait face à 25 enfants ... Une des premières tâches qui va s’imposer à vous est de faire cette distinction, ou de trouver quelqu’un capable de la faire.

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1 - Votre enfant vient d’arriver d’un pays étranger :

Si votre enfant vient d’arriver en France...

- Votre enfant est dans l’année de ses six ans : il entre normalement au CP, sans même savoir parler français. Vous prévenez donc l’enseignant. Le début sera un peu difficile, mais à cet âge l’apprentissage de la langue va très vite. Faites confiance à la faculté d’adaptation des enfants de cet âge, et si vous sentez qu’il peine, ne dramatisez pas, rassurez-le le plus possible ...

S’il est petit de taille, affectivement peu mature, l’idéal serait sans doute de passer un trimestre en maternelle et d’être ensuite bien soutenu pour rattraper le niveau de ses camarades de CP en lecture, mais vous ne pouvez pas l’exiger. Autre solution idéale : la classe à plusieurs niveaux, maternelle-CP, en milieu rural, tenue par un bon enseignant ... Mais ne rêvez pas, c’est devenu très rare !
Ecole publique, école privée ? Regardez autour de vous les possibilités, mais faites attention à ne pas multiplier les intervenants dans la phase où l’enfant doit déjà s’adapter à vous, à votre famille ...

- Votre enfant arrive en France à plus de six ans (six ans révolus). La loi précise qu’un mois après son arrivée vous devez recevoir une proposition de scolarisation. Elle précise également que l’enfant doit être testé par un service spécialisé qui vérifiera son niveau en calcul et ce qu’il a déjà acquis dans sa langue maternelle (il sera testé dans sa langue maternelle, ou dans la langue de scolarisation de son pays d’origine). (Bulletin Officiel du 22 avril 2002 sur la scolarisation des enfants nouvellement arrivés en France). Si le directeur d’école ne vous propose pas cette évaluation, demandez-la, il doit vous mettre en relation avec le CASENAV (soit prendre rendez-vous pour votre enfant, soit vous donner les moyens de prendre rendez-vous). Faites-le, vous rencontrerez des professionnels bien informés, qui pourront discuter avec vous de la meilleure solution pour votre enfant.

S’il a moins de huit ans, quoiqu’il en soit du test, il sera intégré dans une classe ordinaire, à son niveau d’âge, et un maître itinérant passera l’aider spécifiquement en français. Là encore, vous devez prévenir l’enseignant !

S’il a plus de huit ans, et si le test montre que votre enfant a été normalement scolarisé (lit sa langue et la comprend par écrit, compte normalement pour son âge), il sera également mis dans la classe de son niveau d’âge et aidé en français par un maître itinérant.

S’il a plus de huit ans et si le test montre que votre enfant n’a pas été scolarisé dans son pays ou n’y a pratiquement rien appris, il peut, dans une grande ville, être affecté dans une CLIN (classe d’intégration pour enfants ne parlant pas le français), avec intégration progressive dans une classe «ordinaire» de la même école. Ceci pour un an maximum. Cette affectation peut se discuter, elle correspond bien aux besoins des enfants de demandeurs d’asile qui ne parlent pas le français chez eux : le vôtre apprendra plus vite que d’autres, puisqu’il vit en milieu francophone. Toutefois s’il a huit ou neuf ans et n’a jamais été scolarisé, c’est une opportunité intéressante.

En milieu rural ou en petite ville, il n’y a pas de CLIN ... les maîtres doivent "bricoler" des solutions pour aider l’enfant, avec l’aide ou non d’un maître itinérant ou du RASED (réseau d’aide Education Nationale) dont la fonction est d’abord d’aider les enfants francophones en difficulté.

Tout enfant a droit à deux ans de retard scolaire, une année par cycle. Vous pouvez donc dans certains cas choisir le redoublement et insister pour que votre enfant y ait droit, si c’est son intérêt.

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2 - Il a de réels problèmes d'apprentissage :

Si votre enfant présente un retard d’apprentissage...

Attention : au-delà d’un an de présence en France, n’attribuez pas un retard d’apprentissage à son niveau de français. Ce n’est jamais le cas ! S’il est en difficulté scolaire au-delà d’un an de présence en France, il aurait connu les mêmes problèmes, scolarisé dans son pays et dans sa langue. Un enfant peut avoir du mal à structurer son langage, quelle que soit la langue dans laquelle on l’élève ...

Ne vous sentez pas obligés de dire à l’enseignant que votre enfant a été adopté, cela n’a pas, a priori, à entrer en ligne de compte dans l’attitude de l’enseignant si votre enfant est en France depuis plus d’un an et parle normalement le français. Si la classe présente une forte mixité ethnique, votre enfant gagnera à être traité comme tout le monde, lui-même a envie d’être dans la norme des autres, n’aime guère qu’on le singularise. Si vous êtes amenés à le dire, à répondre à une question de l’enseignant par exemple, demandez à l’enseignant d’éviter d’en faire cas dans la classe, de banaliser au maximum.

Un retard d’apprentissage n’a pas forcément de rapport avec l’adoption ! Cela arrive aussi parfois aux enfants de vos voisins, de vos amis... Nos suggestions ne sont donc pas spécifiques ...

Sauf sur un point : il se peut qu’un enfant arrivé à huit ou neuf ans ait des difficultés sur une discipline scolaire très particulière. Par exemple la géométrie. Dans certains pays, ce n’est pas du tout enseigné au primaire : ni découpage, ni pliage, ni compas, ni dénomination des différentes figures, ni traçage de bissectrice ou angles droits avec rapporteur... Quelques séances de rattrapage résoudront le problème...

Petits retards d’apprentissage...

Evitez de prendre en charge le soutien scolaire de votre enfant si vous sentez que vos relations avec lui risquent d’en être trop affectées, et c’est souvent le cas. L’école ne doit pas devenir un problème obsessionnel, une occasion permanente de conflits familiaux ... Si vous le pouvez, trouver quelqu’un à l’extérieur (étudiant s’il s’agit juste d’un coup de main le soir, orthophoniste s’il a vraiment des difficultés pour lire ou compter).

Vérifiez le confort postural de votre enfant, surtout s’il s’agite en faisant son travail scolaire le soir, après la fatigue de la journée. Un tabouret sous les pieds est souvent bienvenu pour stabiliser l’enfant.

Préférez les ateliers sympathiques, du genre « ateliers du museum d’histoire naturelle » ou « aéromodélisme », bien plus ludiques et tout aussi formateurs pour l’intelligence, à condition de ne pas multiplier les rendez-vous contraignants en dehors de l’école (entre la musique, le judo, l’aéromodélisme, l’orthophoniste, le pédopsychiatre, le foot, le dentiste à répétition ... trois contraintes par semaine, c’est déjà pas mal!

Troubles sérieux d’apprentissage... (l’enseignant s’inquiète)

Le RASED, réseau d’aide itinérant de l’Education Nationale, est prévu pour cela. L’école va vous informer que l’enfant travaillera une fois ou deux par semaine en marge de la classe avec un psychologue scolaire, ou avec un rééducateur ... en tête à tête ou en tout petits groupes, pour essayer de décoincer là où ça coince!

Si le diagnostic du RASED vous inquiète, vous laisse perplexe, vous pouvez consulter un psychologue au CMPP (Centre Médico Psycho Pédagogique) et confronter les deux opinions. La convergence des avis pourra vous mettre en confiance, leur divergence vous alerter sur la complexité du cas. Il n’est pas facile de savoir rapidement si un enfant venu récemment d’une autre culture est victime d’un léger handicap mental ou seulement inhibé provisoirement dans ses apprentissages.

Si les difficultés perdurent, le cas de votre enfant peut être examiné en votre présence par l’équipe éducative de l’école, réunie par le directeur. Un bilan y sera effectué, et des aménagements scolaires vous seront proposés.

En cas de difficulté majeure sur le plan des apprentissages, vous pourrez (ou devrez) consulter la "Maison Départementale pour les personnes Handicapées". De création récente, elle est seule habilitée à décider et à mettre en place une des solutions suivantes :

- l’intervention d’une assistante de vie scolaire individuelle (AVSI)

- une scolarisation en CLIS, classe d’intégration scolaire qui maintient l’enfant dans la même école mais l’inscrit dans une classe à très faible effectif. (Attention de ne pas confondre CLIN et CLIS). La CLIN est une solution transitoire pour enfants non francophones, durée un an maximum. La CLIS est une classe de soutien pour enfants francophones ayant des difficultés d’apprentissages. Certains enfants font toute leur scolarité primaire en CLIS et entrent ensuite en SEGPA au niveau du collège, d’autres - plus rares - reviennent dans le circuit normal, mais tous y apprennent à leur rythme.

- l’intervention d’un SESSAD, service d’éducation spécialisée et de soins à domicile.

- l’orientation vers un IME, Institut Médico-Educatif, prévu pour les enfants qui présentent une déficience intellectuelle.

- ainsi que l’orientation en ITEP dont nous allons parler dans les difficultés d’origine comportementale.

Sauf handicap mental avéré, évitez les structures spécialisées hors Education Nationale : une CLIS est une bonne solution dans les cas difficiles, car c’est une classe dans une école ordinaire, qui permet de réels apprentissages et éventuellement une réintégration à terme dans une classe normale. Dans un IME il n’y a presque aucun apprentissage scolaire, l’IME est prévu pour des enfants sans possibilités cognitives.

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3 - Son comportement pose problème :

Si les difficultés de votre enfant sont d’origine comportementale ...

Consultez un pédopsychiatre...
Il est probable qu’il diagnostiquera un Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, prescrira un psychostimulant, Ritaline ou Concerta (et parfois les résultats sont spectaculaires) ... peut-être rencontrerez-vous quelqu’un qui connaisse les troubles de l’attachement...
De toute manière le problème n’est pas d’abord cognitif...

Vous pouvez, dans ce cas, être amené à expliquer à l’enseignant que votre enfant est adopté et ce que sont les troubles de l’attachement. Pour qu’il cherche avec vous la meilleure attitude à avoir avec lui dans la classe. Là, tout est affaire de personne! Vous pouvez avoir affaire à un enseignant exceptionnel de sensibilité, intuition, clairvoyance... à un débutant dépassé par les problèmes, à un fonctionnaire qui ne veut pas s’encombrer la tête avec les cas particuliers, à quelqu’un de bienveillant bien intentionné mais pas forcément adroit , à quelqu’un de bienveillant, bien intentionné mais pas forcément adroit, à quelqu’un de compétent qui a l’attitude juste sans trop faire cas de votre problème ...

Si l’enfant est insupportable en classe par son agitation, mais qu’il n’est pas dangereux ni pour lui ni pour les autres, n’hésitez pas à chercher une école "différente" pour votre enfant, une école plus active, moins rigide, dont les maîtres font des choix pédagogiques innovants qui conviennent mieux à certains enfants.
Ecoles Montessori, écoles Decroly, Ecoles Waldorf,… c’est évidemment plus facile à Paris qu’à Bourg-sur-Rivière ! Les plus répandues restent les classes Freinet, et c’est tout relatif !
Vous trouverez la liste des groupes départementaux Freinet sur internet : www.icem-freinet.info avec l’adresse de chaque correspondant départemental.
Vous pourrez appeler, parler avec un instit militant du groupe, et savoir par lui s’il existe une école où votre enfant souffrira moins (et fera moins souffrir... ) Ce peut même être un instit d’une école ordinaire mais dont vous connaissez la valeur pédagogique, l’ouverture, la tolérance...

Même chose avec les écoles privées : de l’une à l’autre, les différences peuvent être très grandes, certaines sont élitistes, d’autres cherchent à aider les enfants moins favorisés et innovent par leurs méthodes de travail.

Comment faire, dites-vous, pour échapper au secteur géographique ? Il faut demander l’autorisation au maire de votre commune, c’est de lui que cela dépend et non de l’inspection académique. Vous expliquez au maire le cas particulier de votre enfant et les problèmes de comportement qu’il pose dans sa classe, qui rendent le climat difficile pour les autres enfants, et vous lui expliquez qu’une autre école, dans une autre commune, est prête à l’accueillir (ce que vous avez d’abord vérifié !). Le plus vraisemblable est qu’après un coup de fil au directeur d’école de votre enfant, il vous donnera l’autorisation demandée (ravi de passer le problème à d’autres!)

Si les troubles de votre enfant sont plus graves, s’il est en particulier dangereux pour lui ou pour les autres, peut-être ne pourrez-vous pas échapper à une structure spécialisée. Comme indiqué précédemment, vous allez alors connaître les étapes de la réunion de l’Equipe éducative de l’Ecole, qui vous orientera vers la Maison Départementale pour Personnes Handicapées.

En principe, c’est dans un ITEP (ex-IR) que votre enfant devrait trouver place, et NON DANS UN IME : il a des troubles du comportement, voire une maladie mentale, mais pas un handicap mental ! (Le diagnostic ici devient essentiel).
Une maladie psychique est réversible, on peut en guérir - un handicap intellectuel est à peu près irréversible, même si une évolution est possible.
Après une bonne prise en charge thérapeutique dans un ITEP, un enfant peut sortir en état d’apprendre et de travailler. C’est rarement le cas à la sortie d’un IME. (ex: les enfants autistes, qui peuvent être extrêmement intelligents, ont leur place en ITEP, pas en IME)

Ce qui complique les choses, c’est qu’en raison du trop petit nombre de places en ITEP, il n’est pas rare qu’un enfant qui relèverait de l’ITEP soit orienté en IME, le plus souvent en raison du manque de places en ITEP. Les IME sont mieux répartis sur le territoire, ont plus de places, ce qui évite de longs déplacements vers un ITEP pour votre enfant. En principe, l’IME en tient compte, développe des soins particuliers pour ce type d’enfants. A vous d’être vigilants, d’obtenir un diagnostic aussi clair que possible, et de demander quels soins particuliers seront accordés à votre enfant dans l’IME proposé.

L’affectation d’un enfant en ITEP n’est pas facile à vivre pour les parents : le poids du psy y est très fort, il faudra tenir le coup, vous vous sentirez parfois culpabilisé et vous leur en voudrez, et cependant il vous faudra entrer dans le jeu et coopérer pleinement pour aider votre enfant. Le plus souvent, vous ne le regretterez pas.

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