6/12 ans : à l'extérieur

un soutien à l'adoption

Vous cherchez de l'aide hors de la famille :

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dessin de Nathan, 10 ans

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Une aide médicale pour l'enfant

Si votre enfant est arrivé en France très récemment, avez-vous fait pratiquer un bilan de santé complet ?
Depuis peu, il existe des COCA (Consultation d'Orientation et de Conseil en Adoption) qui offrent ce service aux familles lors de l'arrivée de l'enfant.
Le bilan est effectué par un pédiatre et un pédopsychiatre informés des pathologies et parasitologies spécifiques aux pays d'origine de l'enfant.
Il en existe une vongtaine en France et à terme chaque département devrait en avoir une.
Un certain nombre de carences alimentaires, vitaminiques, de maladies infectieuses, peuvent avoir laissé des traces, et la priorité est de vous assurer qu'il est en bonne santé physique avant de chercher des causes psychologiques à son mal-être.
(Le livre de J.F. Chicoine, J.Lemieux et P.Germain "L'enfant adopté dans le monde" indique, pays d'origine par pays d'origine, les risques médicaux et les examens à pratiquer)

Sur le soutien à la parentalité, on peut consulter le site officiel (ministériel) : www.interventions-precoces.sante.gouv.fr
Il y est fait référence, entre autres, à l’Arbre Vert, point d’accueil destiné aux familles adoptives.

Si tout va bien physiquement, il est possible, si vous consultez un neuropédiatre ou un pédopsychiatre qu’il se pose la question du Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (beaucoup mieux connu que les problèmes d'attachement, et de plus en plus souvent diagnostiqué aujourd'hui...)
Ce diagnostic peut entraîner la prise de Ritaline, Concerta,... médicament en tout cas.
Certains enfants s'en trouvent très bien. Ainsi une maman précise que son enfant est très difficile pendant une heure après le reveil : le psychostimulant pris au lever, il faut environ une heure pour qu’il fasse de l'effet.
Ensuite l'enfant est beaucoup plus calme, lui-même ressent et nomme l'effet de soulagement

Pour autant, nous aimerions avoir plus à en dire... N'hésitez pas à nous écrire, à nous donner des précisions si vous en avez...

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Une thérapie corporelle pour l'enfant

D'une manière générale, de nombreux parents constatent une efficacité plus grande des thérapies corporelles que des thérapies classiques, psychanalytiques ou pédopsychiatriques.
Cf ci-dessous les "Témoignages" et les liens "Pour en savoir plus".
Les enfants sortent plus souvent et plus rapidement de ces séances apaisées, sereins.
Même si les effets ne sont pas définitifs, le soulagement pour les parents est très important.

Vous pouvez donc consulter :

- Un ou une psychomotricien(ne), qui peut faire un bilan et déceler des retards de développement qui ne vous sont pas apparents. Intéressant surtout si l'enfant vient d'arriver et présente des retards de développement.
Le psychomotricien est plus souvent consulté en maternelle, et l'orthophoniste à partir du CP.
Mais l'âge des enfants est une donnée assez relative… Un pédiatre doit pouvoir vous en indiquer.

- Un kinésiologue.
Il semble que la tranche d'âge 6-12 ans puisse bien profiter de l'aide de la kinésiologie.
L'efficacité ne semble niée par aucun parent qui l'ait essayé, mais certains signalent que c'est une efficacité à court terme (une amélioration de quelques semaines, qui ne règle pas les problèmes de fond). Il faut aussi prendre le temps de parler avec le ou la kinésiologue, et de s'assurer que si il ou elle décèle quelque chose de grave il ou elle vous en parlera d'abord, avant d'en parler à l'enfant (conseil d'une maman adoptive)
Témoignage 1
Témoignage 2

- Un microkinésithérapeute

- Un ethnopsychiatre

- Peut-être encore un ostéopathe ... mais l'ostéopathie crânienne est certainement moins efficace après 7 ans !
Témoignage

- Un orthophoniste en France, un logopède en Belgique : nous en reparlerons à propos de la scolarité, mais souvent leur sensibilité aux problèmes psychologiques leur permet de ne pas être enfermé dans une technique pédagogique et d'aider l'enfant dans d'autres domaines.

- La Méthode Padovan, chaudement recommandée par une maman orthophoniste, qui l'utilise comme maman et comme professionnelle.

- La Méthode Tomatis
Témoignage

- L'EMDR et hypnose eriksonienne
Mais s'agit-il encore de thérapies corporelles ? Dans les deux cas, le thérapeute parle et fait parler, amène à évoquer des émotions et/ou des traumatismes, mais passe par le corps pour réguler les émotions, soulager la souffrance qui y est liée.
La liste des praticiens formés est accessible par Internet, ils ne sont pas encore très nombreux et il vaut la peine de chercher un praticien expérimenté et qui ait suivi tout le cursus de formation, d'où l'intérêt de consulter un site internet tenu à jour par la fédération.
Des médecins, donc aussi des psychiatres remboursés par la sécu, commencent à se former à ces thérapies qui acquièrent peu à peu une reconnaissance de la communauté scientifique.
EMDR : témoignage 1, témoignage 2, témoignage 3
témoignage : ostéopathie et hypnose eriksonienne

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Un parrainage pour l'enfant

Deux cas bien différents sont à envisager:

- Votre enfant vient d’arriver chez vous à six ou sept ans, ou plus grand même.
Vous cherchez à obtenir qu’il s’attache à vous. Avez-vous pris un congé parental un peu consistant? En tout cas, le risque que l’enfant s’attache trop à un parrain ou une marraine (qui n’aura peut-être pas les mêmes exigences éducatives) est trop grand pour que vous puissiez jouer sans réserve la carte du parrainage.

- Votre enfant est chez vous depuis plusieurs années, et les relations avec lui sont difficiles, l’ont toujours été...
Il est opposant, agressif, et vous éprouvez le besoin de souffler de temps en temps pour rester "zen" à d’autres moments. Il semble que vous ayez tout à gagner à trouver des adultes, dans votre famille ou dans les parents de ses camarades de classe, avec lesquels il soit plus agréable et qui le reçoivent volontiers.
Expliquez-leur la situation demandez-leur de ne pas lui céder sur tout, et s’ils vous disent que chez eux il est très gentil, très poli, voire un peu timide, réjouissez-vous... Votre éducation porte ses fruits, vous êtes actuellement mal placé pour en profiter, mais cela viendra...
Essayez simplement d’en parler clairement ave la famille à qui vous le confiez pour que l’enfant ne puisse pas leur raconter des horreurs sur vous (se plaindre à eux de maltraitance etc) et ne les jalousez pas trop s’il vous dit : "C’est des parents comme ça que j’aurais voulu !"

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Un séjour de rupture

Cette solution est surtout recommandée dans les cas les plus difficiles, ceux où l'opposition persistante de l'enfant qui souffre de troubles d'attachement épuise la résistance psychique des parents.

Un séjour de rupture peut s’organiser de temps à autre dans le cadre des relations familiales ou amicales, et bien entendu dans celui du parrainage. A la faveur de petites vacances, l’enfant passe un semaine environ en dehors de sa famille, qui peut ainsi souffler, récupérer ... La distance peut être bénéfique autant à l’enfant qu’aux parents.

Mais il faut savoir aussi que dans les cas vraiment difficiles, où les amis et la famille se dérobent, il existe institutionnellement des ‘”familles d’accueil thérapeutiques”, dans lesquelles il est possible d’obtenir de l’ASE un placement tout provisoire, de quelques journées. Des familles témoignent en avoir profité et s’en être trouvées bien (l’enfant répugne à partir, mais une fois sur place tout se passe bien, et la famille adoptive souffle en son absence et reprend des forces pour la suite).

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Un soutien pour vous

Ce que vous vivez n’'est pas facile, ne vous surestimez pas, sachez vous faire aider. Savoir chercher de l'aide pour mieux aider et mieux aimer votre enfant est un signe de maturité, et non de faiblesse.

- Soutien au sein de votre couple, bien entendu, si vous avez adopté à deux

- Soutien amical d'un autre couple adoptif, d'un ami intime, d'un parent

- Soutien d'un groupe de parents s'il en existe dans votre région : rendez-vous à la page "liens" pour y trouver différents contacts.

- Soutien d'un psy dans un centre de consultation sur la parentalité : renseignez-vous auprès de la mairie de votre commune, il commence à en exister dans plusieurs grandes villes

- Soutien au sein de groupes de formation (formation à la communication non violente par exemple, ou autre stage de développement personnel qui peut vous rendre plus solide)
Communication Non Violente : témoignage 1, témoignage 2

- Soutien par un thérapeute que vous consultez individuellement : coûteux mais parfois indispensable et précieux.

témoignage : prenez soin de vous...

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Une aide psychologique pour lui, pour vous

Votre enfant souffre, il a besoin d’être soulagé, de parler, d’être compris... vous vous adressez à un psy... ou à une institution (CMPP, centre de consultation pour enfants dépendant d’un hôpital psychiatrique, etc.)

Le centre de consultation permet un bilan, offre l’avantage d’un travail d’équipe pluridisciplinaire, mais il est souvent plus difficile d’y obtenir un suivi régulier. Financièrement, c’est une solution intéressante en raison de la gratuité. Certains centres donnent toute satisfaction aux parents (accueil, écoute, compétence, disponibilité), d’autres sont décevants, voire très décevants, aux dires des parents. Il faut donc essayer !

Les «psy» exercent aussi en libéral... C’est évidemment plus coûteux, mais le suivi peut être régulier.
Là aussi, il faut savoir choisir, donc se renseigner auprès d’amis, d’autres parents ayant les mêmes problèmes, ou d’associations ...

Ne confondez pas:

- Un psychiatre ou un pédopsychiatre est d’abord un médecin, remboursé par la Sécurité Sociale, habilité à demander une hospitalisation et à rédiger une ordonnance donc à administrer des médicaments (qui régulent le système nerveux), et ils ont les seuls à pouvoir le faire. Ils se sont spécialisés dans les affections mentales, les affections qui touchent le psychisme.

- Un psychanalyste a lui-même été psychanalysé : l’intériorité du psychisme, l’inconscient sont donc son domaine, sa spécialité. Il ne délivre aucune prescription, aucun médicament ... sauf s’il est aussi psychiatre, ce qui arrive. En ce cas il porte un diagnostic et décide si, dans le cas de tel patient, les médicaments ou la cure analytique lui semblent préférables; en principe il ne mélange pas...
S’agissant d’un enfant ou d’un préadolescent, il faut s’adresser à un psychanalyste d’enfant, et le travail se fera à partir de jeux et de dessins, à travers lesquels l’analyste pourra communiquer avec le monde intérieur de l’enfant. Ils sont malheureusement assez rares!

- Un psychothérapeute n’est ni médecin ni analyste, mais travaille lui aussi à soulager les souffrances psychiques, le plus souvent à partir de la parole du patient qu’il écoute et aux propos de qui il réagit. Il existe de nombreuses écoles de psychothérapeutes (gestalt, analyse systémique, rebirth, thérapie familiale etc.), certaines passent aussi par des pratiques corporelles ...
D’une manière générale, mieux vaut se renseigner auprès d’amis qui ont eux-mêmes consulté, car il y a d’excellents psychothérapeutes mais encore faut-il les trouver...
N'hésitez pas à les "tester", pour voir si vous vous sentez en confiance, et à changer rapidement si ce n'est pas le cas, n'hésitez pas à leur demander quelle est leur formation et leur école de référence (s’ils ne peuvent pas en indiquer, c’est un peu inquiétant). Dans le cas de nos enfants adoptés, la pratique d’analyse systémique ou de thérapie familiale présente des avantages, car c’est bien la relation qui sera au coeur de leur travail.

- Un psychologue clinicien a un diplôme de psychologie (bac + 5) et travaille en institution.
Un certain nombre de bons psychothérapeutes ont commencé leur carrière ainsi et y ont acquis une grande expérience de la souffrance humaine.
Il n'est pas rare qu'un thérapeute exerce à mi-temps en institution, comme psychologue clinicien, et à mi-temps en libéral, dans son cabinet. Cela doit plutôt inspirer confiance...

Pensez aussi que psychiatres, comme psychothérapeutes, peuvent intégrer à leur approche d'autres techniques dont certaines déjà évoquées à propos des thérapies corporelles : de plus en plus en occident, on remet en question l'opposition corps/psychisme, pour travailler sur leur articulation.
Nous pensons entre autres à l'EMDR et à l'hypnose eriksonienne, en particulier lorsqu'un enfant a été victime de traumatisme dans son très jeune âge.

Pensez également qu’il existe à Paris un centre de consultation en ethnopsychiatrie, créé en particulier à l’intention des familles adoptives, et où la consultation est gratuite.
La consultation d’un etnopsychiatre est particulièrement utile lorsque la souffrance psychique de votre enfant est liée à des vécus, des croyances, des peurs, des rites, caractéristiques de sa culture d’origine.

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Vous rétablissez le contact avec le pays d'origine

ATTENTION : il s’agit là d’une décision difficile à prendre, dans la mesure où le remède peut être pire que le mal. Il faut y réfléchir sérieusement, et bien préparer psychologiquement ce voyage.

- Imposer à un enfant le retour dans son pays d’origine, que ce soit pour y chercher un petit frère ou pour passer des vacances, peut être très mal vécu par l’enfant s’il ne l’a pas souhaité.
Cette décision ne doit jamais être imposée : si l’enfant est dans une période où il cherche à oublier son origine, à se sentir comme tous les enfants en France, il peut vivre très mal ce rappel de son enfance.

- Mais dans certains cas où l’enfant est instamment demandeur de retour, de contacts, en particulier lorsque vous connaissez la mère de naissance de l’enfant, que vous avez eu contact avec elle et que votre enfant le sait, le fait de retourner avec l’enfant dans son pays et d’y revoir les lieux de son enfance, et surtout sa mère, peut avoir valeur apaisante.
Vérifiez cependant à l’avance, autant que possible, dans quel état d’esprit la mère de naissance va vivre ces retrouvailles...

- Précisons toutefois que le voyage-vacances vers le pays d'origine est souvent mieux vécu pendant l'enfance que pendant l'adolescence.
Il permet à l'enfant de ne plus fantasmer (d'idéaliser ou de diaboliser) son pays d'origine, mais de se le représenter concrètement, en le liant à des souvenirs de vacances.
Cela suppose que vous-mêmes y preniez du plaisir, et que vous trouviez un équilibre entre deux extrèmes : il ne doit pas s'agir uniquement d'un pélerinage compassionnel ("quelle misère dans ce pays !"), vous en découvrez ensemble les beautés, l'originalité, les paysages, la qualité de l'accueil, etc.
A l'autre extrême, vous n'oubliez pas que ce pays n'est pas neutre pour lui. Quinze jours de tourisme inventif et joyeux, trois jours au lieu de son origine avec des rencontres et des visites personnalisées, par exemple..., mais en ce domaine chaque cas est un cas particulier...

Témoignage

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dessin de Lena, 9 ans

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