témoignage

un soutien à l'adoption

Donner des choix et fixer des conséquences...


Une maman nous dit :

J’ai le souvenir de m’être beaucoup fâchée contre mon petit garçon qui s’était tenu très mal dans une grande surface (il avait renversé exprès des marchandises, refusé de s’excuser, refusé de ramasser, craché sur le vendeur, l’horreur, j’avais honte et je le lui ai un peu fait payer). Et bien sûr je ne voulais plus l’emmener faire les courses avec moi. (Il s’agit ici d’un exemple unique, mais des souvenirs de ce genre, j’en ai beaucoup ! )
Aujourd’hui, je me dis que si je devais revivre cette période de ma vie, voici en gros ce que j’essaierais de faire, ce que j’aimerais réussir à faire.

La maman : "J'ai besoin d'aller acheter des fruits pour midi, tu as envie de venir avec moi ?"
L’enfant : "NON !"
La maman : "Bon ! Eh bien tu restes jouer à la maison avec papa"
ou bien : "Je ne peux pas te laisser tout seul car tu es trop jeune, j'irai ce soir quand papa sera rentré et nous mangerons un yaourt en dessert"

Supposons qu’il réponde OUI
La maman : "Je sais que c'est difficile pour toi d'avoir un bon comportement dans un magasin. Tu sais, il y a beaucoup de monde, les enfants doivent rester près de leurs parents. Il y a beaucoup de tentations, mais j'y vais juste acheter des fruits. Les vendeurs passent beaucoup de temps à tout ranger et il faut laisser en ordre. Tu crois que tu es capable d'avoir un bon comportement ?"
L’enfant : "OUI"
La maman : "Si tout se passe bien, comme je sais que tu aimes ça, on pourra préparer à manger ensemble, ça te dit ?"

Supposons maintenant que dans le magasin ça se passe mal, il renverse tout là où il passe.
Essayer de constater sur un ton le plus neutre possible : "C'est dommage, tu n'as pas réussi aujourd'hui à avoir un bon comportement. Le vendeur n'est pas content et c'est normal. Tu veux m'aider à remettre en place ?"
L’enfant : "NON !"
La maman : "Je suis pourtant sûre que tu es capable de tout remettre bien droit aussi bien que moi"
A la maison, j'essaierais de ne pas en faire tout une histoire... : "Tu vois, tu as eu un mauvais comportement, j'ai passé du temps à réparer ta bêtise et maintenant il faut que je fasse à manger rapidement. Je ne suis pas très contente. Reste là à côté de moi à me regarder".

Mais s’il acceptait de remettre en place les boites, je le féliciterais pour ça.
J'essaierais aussi de rediscuter dans un moment de calme de ce qu'il a fait, de ce qu'il a ressenti, de ce qu'il aurait pu faire à la place... de comment la journée s'est passée et de comment elle aurait pu se passer, de décortiquer avec lui le tout, en essayant de lui faire bien comprendre qu'il avait le choix et que la prochaine fois, il aura le choix aussi.

Je crois qu'il faudrait que nous les parents puissions mettre des mots sur les émotions que nous ressentons dans ces moments là : colère, honte, tristesse, impuissance, inquiétude... et essayer de travailler dessus. Car ces sentiments-là n’aident pas nos enfants...
Ou pour le dire autrement : nos émotions nous appartiennent mais les manifester à nos enfants ne les aide en rien. Nous ressentons de la colère face à de tels comportements (c’est bien normal), mais le travail que nous avons à faire est de garder cette émotion-là pour nous. Exprimer une réprobation "objective", sans colère !

Lorsque j’ai commencé à comprendre ça, et à réagir dans cet esprit-là, nous avons commencé à remonter la pente... Aujourd’hui il va bien, mais nous revenons de loin !

Blandine

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