témoignages

un soutien à l'adoption

EMDR


J'ai trouvé une thérapeute en EMDR pas trop loin de chez moi. J'ai eu un excellent contact avec elle, mon fils (R.) aussi. Il avait environ 12 ans à l'époque. Je ne sais pas déméler ce qui est de la compétence de cette personne en particulier et de celle de la technique EMDR.

Jusque-là notre expérience "psy" avec cet enfant était le centre médico-psycho-pédagogique (?) local.
R. le voyait toutes les semaines, nous les parents tous les 3 mois, séparément. A nos questions, il répondait le plus souvent "faites comme vous le sentez". Il a visiblement aidé R. à faire cohabiter les parents de naissance et les parents d'adoption dans sa tête. C'est à peu près tout.
Quand je me suis aperçue que mon fils n'osait pas lui parler de ce qui le mettait en colère, je me suis dit que le travail ne servait peut-être pas à grand'chose...

Cependant, la 1ère chose qui m'a frappée avec la nouvelle thérapeute (EMDR), c'est le soutien qu'elle m'a apporté en tant que parent. Nous nous voyons en début de séance, si j'ai quelque chose de particulier à lui dire, et en fin de séance. Elle me dit, ou non, ce qu'elle a travaillé avec notre fils. Nous échangeons à ce sujet. Elle a eu l'occasion de parler à notre fils en ma présence ou à moi en sa présence de façon à soutenir et aider la relation entre nous.
La plupart du temps, je suis partie "regonflée" après les séances.

J'ai pu mesurer l'un des effets lors d'un déplacement professionnel. C'est très rare que je m'absente (contrairement à mon mari). Les enfants n'étaient pas à l'aise avec ça. Beaucoup de peurs ont ressurgi.
Dans mes explications sur mon absence, j'ai dit à R. "je reviens à telle date, et c'est sûr que je reviendrai, je ne t'abandonnerai pas", il m'a presque coupé la parole "mais, ne t'inquiète pas Maman, je sais bien que Papa et toi n'allez pas m'abandonner, je n'ai plus de problème avec ça". J'étais estomaquée parce que c'était un changement radical par rapport à toutes les peurs qu'il a pu avoir dans le genre !!
La psy m'a confirmé que c'était le travail qu'il avait fait avec elle qui avait permis ça.

Il a eu une première tranche de plusieurs mois, à raison d'une à deux séances par mois. Puis un arrêt parce que ça avait l'air d'aller bien. J'ai trouvé l'arrêt un peu brutal.
Quelques mois plus tard, R. a frappé une camarade au collège (qui l'avait harcelé pendant très longtemps... mais quand même). Nous sommes retournés voir la thérapeute, qui l'a énormément aidé à ce moment-là. Elle lui a permis de faire le tri de ce qui s'était passé pour lui. Elle m'a remis un genre de compte-rendu de la séance, qui nous a été très utile quand il a été convoqué par la Gendarmerie parce qu'une plainte avait été déposée.
Maintenant, les séances sont à sa demande. Il a 14 ans, il grandit, réfléchit. Il y est retourné ces temps-ci parce qu'il avait de gros coups de déprime ("je veux me suicider" revenait très souvent). ça se calme.

La découverte de PETALES nous a beaucoup aidés à trouver un positionnement de parents plus adapté à sa problématique que ce que nous faisions. Mais, à mon avis, il n'entre pas tout à fait dans la case "troubles de l'attachement".

Je ne sais pas trop déméler ce qui revient au travail thérapeutique et au mûrissement, à mes progrès personnels aussi (Communication Non Violente et autres).
Ce que je vois, c'est que notre fils me semble être sur une pente plutôt ascendante où il sort un peu du rôle de victime ou de persécuteur qu'il s'était assigné. Je me sens beaucoup plus optimiste qu'il y a 2 ans.
Même si la cohabitation avec lui reste quelquefois houleuse, les progrès sont énormes !

C.

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